Laurent, you are an IRONMAN !!!

Entendre le speaker prononcer cette phrase à l’arrivée est l’aboutissement du défi fou que je m’étais donné cette année.

Ce type d’épreuve est marquant dans une vie sportive, mais aussi tout simplement dans la vie, tant sa préparation est structurante et doit pouvoir s’insérer, voire bousculer ses habitudes quotidiennes.

Chaque participant à ce type d’épreuve a son histoire : Quel a été son parcours jusque-là ? Quel a été l’évènement déclencheur de son inscription ?

Pour ma part, j’ai déjà raconté les diverses étapes m’ayant amené au triathlon (Beauvais, Cayeux, Jeumont, Frejus), et cela a commencé par un pari entre copains pris au Roc d’Azur.

Mais loin de moi l’idée de me projeter sur un Ironman. Il y a 2 ans, je ne savais même pas nager…

Peut-être une vague intention de faire quelque chose de particulier pour mes 50 ans l’année prochaine, mais rien de précis.

Et puis, fin Aout 2017, sans crier gare, je reçois un MMS de mon collègue Manu, avec une copie d’écran de son inscription pour l’Ironman pour Nice. « Tu fais chier » fut ma première réaction. L’idée de ma propre participation venait de germer instantanément. Il me fallut près d’1 mois à gamberger l’idée et finalement prendre ma décision sur la ligne d’arrivée du marathon du Médoc en septembre. Suite à un marathon du Louvre désastreux (terminé, mais dans un état lamentable), je m’étais fixé ce 2ème marathon comme test sportif. Si je le terminais bien, l’option Nice était envisageable. Il fallut encore 15 jours pour sauter le pas et cliquer sur le bouton d’inscription. J’annonçais ensuite la nouvelle au Roc d’Azur. Personne ne voulu suivre le défi… Mais ça viendra, chaque chose en son temps…

A partir de ce moment, c’est une organisation complète à mettre en place pour cibler cet objectif à 9 mois : planification de l’entrainement, achat d’équipements (vélo, home trainer…), inscription au club de Tri de Marcq, suivi médical & alimentaire, optimisation de l’emploi du temps pour intercaler les entrainements en conciliant famille et travail…

Le challenge est pour moi immense, et je commence l’entrainement dès ce moment. Trop tôt me dit-on. Mais je considère que je pars de loin. Il faut habituer le corps à une augmentation de la charge de travail, et aux changements d’activités. Ceux qui me suivent sur Strava ont pu voir ces enchainements d’entrainement, quasi quotidien, si ce n’est bi (ou tri) quotidien.

En faisant le compte, cela correspond à ~350 séances d’entrainement sur 9 mois (plus de 400 heures). A titre indicatif, sur la même période l’année précédente, j’en cumulais 210 (moins de 300 heures), dans le cadre de la préparation de 2 marathons et de mes premiers triathlons.

Pendant 9 mois, cet objectif va devenir prédominant, envahissant de plus en plus mes pensées. Je respire Ironman, je mange Ironman, je lis Ironman, je pense Ironman, je m’entraine Ironman…

On m’avait signifié qu’un triathlon longue distance consistait à préparer 5 disciplines. A la natation, vélo et course à pied, il faut ajouter la nutrition et la récupération. Savoir gérer la machine pour la faire durer, ne pas la casser… 

L’entrainement fut aussi ponctué d’un tri à Compiègne, 6 semaines avant, afin de voir où j’en étais. Je fus rassuré, même si l’effort à produire n’est pas le même.

Et puis vint les quelques jours avant le départ à Nice. Je me rendis alors compte qu’il existait une 6ème discipline : la préparation des sacs de course.

  • Les affaires à utiliser au départ de la course
  • Celles à la transition natation/vélo
  • Celles à la transition vélo/course à pied
  • Celles à la l’issue de la course
  • Un sac d’affaires perso accessible à mi-chemin du parcours vélo
  • Un sac d’affaires perso accessible à mi-chemin du parcours course à pied

Pour ces 2 derniers sacs, ils sont non récupérables à l’issue de la course. Tout ce qui restera dedans sera jeté par l’organisation.

A savoir aussi qu’il n’est plus possible d’accéder aux différents sacs avant la course (le matin même) et que seuls les sacs appropriés sont accessibles pendant la course. Leur préparation minutieuse m’occupa donc 2 soirs d’affilé, permettant de reporter mon stress sur l’anxiété de ne rien oublier.

  • De quoi aurais-je besoin à tel moment de la course ?
  • Quelles tuiles peut-il m’arriver, et comment gérer la situation (ex : chambre à air de rechange, chaussette de rechange, crème anti frottement, pansements…)

Puis ce fut le départ en voiture du vendredi, avec mon collègue Guillaume, avec qui j’ai déjà effectué un bon nombre de courses à pied et triathlon.

Le samedi fût utilisé pour se reposer du voyage, peaufiner les sacs et les déposer, ainsi que le vélo dans le parc gigantesque. C’est aussi ce jour qu’un début de contracture à la cuisse commença à m’inquiéter. Sans raison apparente, puisqu’au repos depuis quelques jours, je fis en sorte de ne pas y penser en espérant qu’elle se volatilise pendant la nuit. Une nuit que j’espérais calme dans un Air’BnB que j’avais choisi avec clim (et oui, Nice fin juin, ce n’est pas supposé être la banquise…)

Autre raison d’inquiétude, le vent qui soufflait et qui avait tendance à agiter la mer. Bon, j’ai connu bien pire en nageant dans la mer du nord à Cayeux, mais ce n’est pas une raison pour aimer cela. Il y a 4 kms à faire…

Après un resto avec Guillaume et Stéphane, du club de Marcq, nous allons nous coucher tôt. Bon, je termine toutefois mes affaires en apportant quelques modifications, et en m’apercevant que la crème anti frottement que je pensais mettre du matin est dans un des sacs de transition donné l’après midi même. Mince… Je récupère donc celle que j’avais prévu dans un sac de mi-parcours, en espérant ne pas en avoir besoin pendant la course.

Le matin, réveil aux aurores : 4h00. Le départ est donné à 6h30, mais il faut être là avant…

Pas de stress particulier, et de ma part, ce n’est pas normal. Cela m’inquiète presque. Ma pré-contracture à la cuisse est toujours présente. Il faudra faire avec. Peut-être qu’avec la natation, tout cela se détendra… ou pas

Direction le parc à vélo. Une bonne animation dans les rues matinales de Nice. Quelques 3000 participants et leur entourage convergent vers le départ. L’ambiance est parfois tendue, parfois décontractée. Pour ma part, j’ai choisi l’option concentration.

Derniers ajustements sur le vélo et enfilage de la combinaison néoprène. L’eau est à 23°C, donc elle est autorisée (pour les pros, ce sera sans !). La mer s’est calmée pendant la nuit. Cool ! Direction la plage. Le départ se fera en rolling start. Plutôt qu’un départ massif synonyme de stress et de bagarre dans l’eau, les participants partent dans des sas correspondants à leur niveau. Les premiers en moins de 1h. Pour ma part, je me range sagement dans un sas situé bien derrière, le 1h24. J’y retrouve François, un copain du club de Marcq. Et c’est parti pour les pros. La file s’avance petit à petit vers le départ. Plus que 10mn avant que ce soit à notre tour de mettre les pieds dans l’eau. Je me lance et tente le crawl direct. Sur mes précédant tri, ce n’avait pas été possible à cause d’un stress au départ trop important. Mais aujourd’hui, je suis relativement calme. Et ça passe ! j’arrive à maintenir cette nage. Je me retrouve dans un groupe nageant aussi « mal » que moi, où en tout cas à la même vitesse. Et c’est rassurant. Ici, pas de fou furieux. Attention toutefois à la densité de nageur, les coups involontaires sont toujours possibles.

Pas de sortie à l’australienne sur ce parcours. 3,8km d’une traite. C’est long, mais ça se passe bien. La mer est calme mais cela ne m’empêche pas de zigzager un peu, la faute en étant à ne pas relever la tête aussi souvent que nécessaire, et à de la buée dans mes lunettes.

1h25 plus tard, je sors de l’eau avec 4,5km au compteur. Je n’ai vraiment pas nagé droit ! Je titube en sortant de l’eau. C’est normal, passage de la position horizontale à verticale. Des douches sont présentes pour se dessaler un peu. Il faut dire que l’on garde la même tenue tri-fonction et que je ne connais pas les effets des échauffements possibles sur cette distance de tri.

Je prends tranquillement la direction du parc de transition. Je ne cours pas, et reste concentré sur les étapes à suivre. Changement de tenue, petit tour aux toilettes et arrivée au parc à vélo, que je trouve bien vide. Hop, me voilà parti. 5 kms sur la promenade des anglais. J’ai étudié le parcours, et je sais à quoi m’attendre. Notamment un mur à 16% à 20km du départ. Ce sera un test par rapport à ma cuisse pour savoir comment gérer la course. Ça passe, mais à condition de bien mouliner et de ne pas aller chercher trop de puissance sur les pédales. A partir de là, je ne m’inquiète plus de ce côté. Il s’agit de toute façon d’une course de gestion ou il faut savoir (et se forcer à) s’économiser.

Autre aspect important, l’hydratation et l’alimentation. Je fais attention de boire et manger régulièrement. Quitte à se forcer, car à force d’ingurgiter les boissons isotoniques et trucs sucrés, un phénomène de ras le bol apparait. Une bonne partie de ce début de parcours consiste à grimper, pendant 30km. L’assise commence à chauffer grave, et la possibilité de se mettre sur prolongateur sur quelques portions est une délivrance. Arrive le haut du col où le sac de ravitaillement personnel nous attend. J’avais lu qu’y mettre un aliment solide, même peu calorique, pouvait apporter un réconfort. Et je peux le confirmer. J’ai trouvé le mien dans un petit paquet de chips !

Sur le parcours, de nombreux bénévoles et supporters sont présents. Et franchement, quel plaisir de recevoir leurs encouragements, leurs holàs…

Le reste du parcours doit normalement être plus simple, car en grande partie en descente. Mais un échauffement commence à se former dans ma chaussure. Largement supportable au début, mais devenant inquiétant au fur et à mesure des kilomètres. Sur une sortie vélo classique, la situation aurait été gérable, mais un marathon m’attend en bas. Je décide donc de m’arrêter pour diagnostiquer et mettre un pansement que j’ai pris avec moi (je vous l’ai dit, c’est une course de gestion). A mon grand soulagement, cela permet de repartir sans douleur. La fin de course est tranquille, du simple pilotage en descente jusqu’au retour.

Mais la douleur au pied droit se réveille sur les derniers 20kms, du plat où il faut lutter contre le vent. Et tant qu’à faire, la même douleur arrive sur l’autre pied, de façon moins prononcée.

Le retour le long de la promenade des anglais est quelque peu frustrant, à voir le nombre de participants déjà en train de courir. En déposant le vélo, j’apprends que les premiers ont déjà terminé. De mon côté, j’ai juste encore un marathon à faire … dur pour le moral.

Mais pour le moment, il faut soigner. J’enlève mes chaussures, c’est une libération, mais je boite. Ça va être compliqué. L’échauffement s’est transformé en cloque. Heureusement, j’avais glissé dans mon sac de transition des pansements anti-cloque, sur les bons conseils de ma femme. N’ayant jamais eu l’occasion de les essayer, je tente le coup. De toute façon, je n’ai pas d’autre solution.

Et c’est parti pour 4 aller retours de 10kms sur la promenade des anglais, jusqu’à l’aéroport. C’est beau, c’est joyeux, il y a de l’ambiance, du monde, mais surtout, cette ligne droite est interminable…

Je suis parti avec ma gourde de boisson isotonique, et je bois régulièrement cette boisson sans aucun plaisir. Les ravitaillements sont disposés tous les 2kms. La foule se fait plus rare au bout de la promenade, au niveau de l’aéroport… 5 kms ! 1er demi-tour…

Chaque tour donne droit à un chouchou autour du bras, obtenu tous les 10km, et il faut 3 chouchous pour se diriger vers la ligne d’arrivée. Pour le moment, je ne peux que compter les chouchous des coureurs autour de moi. Je n’en ai aucun alors que certains me dépassent avec leur 3 chouchous. Dur.

Les seuls bracelets que je possède sont le rouge de l’organisation et le bracelet vert « I Will Become One » qui ont été distribués aux 1300 participants effectuant leur 1er Ironman (environ 45%). Je le regarde souvent ce bracelet, pour me rappeler pourquoi je suis là. La première boucle se termine et je dois laisser la ligne d’arrivée sur ma droite. Je récupère mon précieux chouchou pendant que le speaker annonce « You are an IRONMAN ». Ce n’est pas encore pour moi, mais je fonds en larme en me disant que je n’ai jamais été aussi proche. J’effectue le demi-tour et je repars plein de rage. Il me reste 30km !

La cloque s’est faite oublier. Ces pansements sont tout simplement magiques. Pas de douleur à la cuisse non plus. Le temps commence à se couvrir. Les 5 kms vers l’aéroport sont toujours aussi longs. Ne pas oublier de se nourrir et de boire, surtout de boire. J’ai terminé mon bidon de boisson isotonique, et j’entame celui fourni au ravitaillement. C’est tout sauf agréable à boire. Mais pourtant, il faut en boire, l’eau seule n’hydratant pas suffisamment…

15 kms. Demi-tour à l’aéroport et retour vers la ligne l’arrivée. La foule est nombreuse. Touristes ou famille/amis supportant leur champion. Je continue à mon rythme, en me mettant en tête que marcher serait un échec. Le temps se dégrade, ça n’est pas bon pour le moral… mais le 2ème chouchou arrive et même scénario : je refonds en larme en écoutant le speaker…

20kms. La pluie se pointe. Il s’agit d’un orage qui arrive. Le temps est bien couvert, impossible de savoir s’il est là pour durer… Le vent s’installe également, mais souffle dans l’autre sens. D’ailleurs, je commence à voir des participants courir enveloppés dans des couvertures de survie, sans doute distribuées aux tentes de secours situées sur le parcours. Certains marchent. Quand la machine ne veut plus… De toute façon, cela ne me concerne pas pour le moment. J’ai derrière moi une communauté (c’est de vous que je parle) qui me suit de près ou de loin et pour laquelle je me dois d’aller au bout, malgré des jambes de plus en plus lourdes.

25kms. Demi-tour à l’aéroport. Il faut maintenant affronter le vent en plus de la pluie, ainsi que d’éviter les flaques d’eau formées. Une foulée de travers et c’est le risque de courir avec une chaussette trempée, et donc un risque de cloque accrue. Je suis dans la partie dure. Ma vitesse a baissé au fur et à mesure. Je dépasse mon ami Guillaume à ce moment-là, mais pas envie de discuter. Un peu plus loin, c’est Manu (celui-là même par qui tout est arrivé) que je vois le long du bord de la route. Il me raconte sa mésaventure : à mi-chemin à vélo, il s’est arrêté pour porter assistance à un cycliste venant de chuter, inconscient. L’organisation étant absente à cet endroit, il appellera les secours et restera jusqu’à leur arrivée. Il sera alors trop tard pour lui pour repartir car hors délais. Un geste de bravoure de sa part… Chapeau Manu.

L’orage a fait fuir une partie du public, une autre s’étant retranchée sous de rares abris, des petits halls que l’on traverse justement en courant. Et l’ambiance donne un avant-goût de ce qui m’attend. Des mains tendues, des cris, des holàs… Un vrai shoot d’adrénaline. D’autant que j’arrive à hauteur de l’arrivée. Ce n’est pas encore pour moi, mais ça devient bon. Il me reste 10kms, j’ai mon 3ème chouchou, la barrière horaire de 16h est loin. Je repleure un bon coup pour repartir de plus belle. 10km, ce n’est rien !

A ce moment, je sais que je le terminerais. Je n’ai pas de douleurs, juste des jambes lourdes. Mais c’est le cas de tout le monde ici. Je me sens mieux et décide d’accélérer un peu le rythme. Beaucoup marchent. Accélérer est un luxe qui me met en confiance et je repense à une remarque de mon collègue Marc avant mon départ : « Tu verras Laurent, à un moment, on ne sait pas pourquoi, mais ça repartira ! ». Pour moi, c’est maintenant ce moment !

La pluie s’est arrêtée, le ciel se dégage. Je savoure chaque foulée redevenue régulière. Chaque coureur dépassé devient une victoire. Le dernier demi-tour arrive.

Je n’ai pas loupé un seul ravitaillement jusqu’ici, mais j’ai abandonné il y a quelques temps déjà la boisson isotonique pour la remplacer par du coca. L’idée de sauter les derniers ravitaillements trotte un moment dans ma tête, mais je reste raisonnable et me force à m’y arrêter quelques secondes.

L’arrivée approche. Je repasse sous les halls remplis d’un public en folie qu’on croirait venu pour moi.

Il me reste 1km. Je sens une joie m’envahir. J’entends un spectateur m’encourager avec une remarque concernant le grand sourire que j’affiche.

Et cette fois-ci, j’y ai droit : emprunter le tapis rouge orné du fameux logo. La foule est chauffée à blanc par le speaker. Une énergie incroyable se dégage sur cette arrivée. C’est mon moment. Mes bras se tendent à la rencontre des mains des spectateurs. Je suis sur un nuage, je vole…

Juste avant l’arrivée, je reconnais Manu en train d’immortaliser la scène.

Ça y est, l’aboutissement de 9 mois d’efforts est là : I AM AN IRONMAN.

Cette émotion, je ne suis pas près de l’oublier. Un shoot de bonheur.

Pour prolonger ces moments magiques, je terminerais moi-même la soirée en tant que spectateur dans les gradins pour accueillir jusqu’aux derniers participants, et je peux témoigner que l’ambiance était aussi forte.

Ce n’est pas la première fois que je le dis, mais ce sport est magique. Les émotions qui s’en dégagent sont à la mesure des difficultés rencontrées. Je ne le regrette pas et suis déjà prêt à recommencer.

Reste à déterminer où, quand, et avec qui. Vous ? Allez, chiche !

Autre fierté, les nombreux témoignages de vous tous à l’issue de l’épreuve, en rentrant à mon hôtel ou dans la semaine. A croire que j’avais fait quelque chose d’exceptionnel… Mais avec le recul, c’est juste une histoire de travail et de volonté.

Sans oublier de la disponibilité. Aussi, merci à ma famille d’avoir supporté mes absences. Merci à mes clubs et amis sportifs de participer à ma progression, et à vous tous pour votre aide, vos soutiens et témoignages. Merci aussi à l’organisation, une véritable machine de guerre, ainsi qu’aux 1500 bénévoles.

La prochaine étape est déjà en ligne de mire : L’Ironman 70.3 de Vichy fin Août

 

 

 

Les résultats :

 Natation  T1  Vélo   T2   Course à pied   Total 
 1:25:46 (2020ème)   00:14:35   07:18:13 (1907ème)   00:13:34   04:31:23 (1355ème)   13:43:28 (1908ème)